1, cours d'Herbouville

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00249
technique 1 photographie numérique : couleur
description Inscription(s) sur l'image : "Ici habita / de 1902 à 1957 / le Président Edouard Herriot, / maire de Lyon".
historique Le 31 octobre 1959, Louis Pradel inaugurait le médaillon que la municipalité lyonnaise et l'association des Amis d'Edouard Herriot avaient fait apposer à la mémoire de l'ancien maire de Lyon sous le porche de l'immeuble du numéro 1, cours d'Herbouville. Au troisième étage de cet immeuble, le modeste appartement qu'Edouard Herriot occupa pendant plus d'un demi-siècle avait été transformé pas ses soins en un véritable musée. Il aimait montrer à ses visiteurs les éditions rares, les tableaux de maîtres modernes et les pièces les plus curieuses se rapportant généralement à l'histoire littéraire. Le médaillon de bronze puissamment modelé et mesurant soixante centimètres de diamètre est l'oeuvre du sculpteur lyonnais Jean Dulac et de Louis Weckerlin, architecte en chef de la ville.
historique Edouard Herriot naît à Troyes le 5 juillet 1872. Fils d'un officier sorti du rang, son enfance a été formée au récit des malheurs de l'Alsace suite à la défaite de 1870. Après des études au lycée de la Roche-sur-Yon puis au collège Sainte-Barbe où il a Péguy pour compagnon, il accède à l'Ecole normale supérieure et est reçu premier à l'agrégation en 1894. Après Nantes, il est nommé professeur au lycée Ampère de Lyon en 1896. Auteur d'une thèse sur Madame Récamier, il est chargé d'un cours public par la Ville de Lyon. C'est là qu'il rencontre sa future femme, Marie-Blanche Rebatel, issue de la bourgeoisie lyonnaise, qu'il épouse en 1899. Membre du parti radical, il est élu conseiller municipal en 1904. Il devient maire de Lyon en 1905 et le restera jusqu'à sa mort en 1957, excepté pendant l'occupation (1940-1944). Parallèlement, il entame une brillante carrière politique comme sénateur (1912-1919), puis député du Rhône en 1919, tout en présidant le parti radical. Ses qualités de gestionnaire municipal lui valent le portefeuille de ministre des Travaux publics, des transports et du ravitaillement dans le cabinet Briand en 1916. Les élections de 1924 marquent le succès du cartel des gauches. Il accepte, à la demande de Gaston Doumergue qui vient d'être élu Président de la République, de former le gouvernement. Il prend également le portefeuille des Affaires étrangères. Herriot accède alors à la grande notoriété. Selon Jules Romains, il est le plus grand orateur français depuis Jaurès. Herriot entend revenir sur la politique du Bloc national et son retour à une laïcité militante ainsi que sa volonté de rapprochement avec l'URSS ébranlent son cabinet qui va chuter en raison de sa politique financière, malgré les avertissements du ministre des Finances Clémentel (avril 1925). En août 1925, Edouard Herriot succède à Painlevé à la tête de la chambre des députés. L'année suivante, il se rallie au gouvernement Poincaré dans lequel il est ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts durant deux ans en développant l'idée de "l'école unique" accessible aux enfants de toutes conditions. Il revient à la tête du gouvernement en 1932, tout en étant ministre des Affaires étrangères. C'est un nouvel échec. Au sein du parti radical, il rencontre une opposition de plus en plus vigoureuse et il refuse en 1934 de soutenir son rival Daladier avant d'entrer au gouvernement Doumergue où il est ministre d'Etat, poste qu'il conserve dans les cabinets Flandin, Bouisson et Laval qui se succèdent jusqu'au 22 janvier 1936. Herriot est réélu député aux élections de 1936 et il retrouve alors la présidence du parti radical et celle de la Chambre des députés. En juin 1940, Herriot se déclare favorable au transfert des pouvoirs publics hors de France. A Vichy, il préside la séance du 9 juillet où est décidée la remise du pouvoir au maréchal Pétain. II s'abstient volontairement dans le scrutin accordant à Pétain les pleins pouvoirs. Le 30 août, il démissionne de l'ordre de la Légion d'honneur au motif que cette décoration avait été attribuée à titre posthume à des Français qui avaient revêtu l'uniforme allemand. Placé en résidence surveillée, Edouard Herriot est ensuite prisonnier à Nancy puis à Maréville. Le 12 août 1944, Pierre Laval lui demande de convoquer les chambres et de former un gouvernement. Il refuse et est interné en Allemagne. Il est libéré en avril 1945 par les soviétiques. Tout au long de l'occupation, tributaire d'une vision légaliste de la politique, il se tient à distance de la Résistance. De retour à Paris, son objectif reste la restauration de la Troisième République et le redressement du Parti radical qui doit en être l'instrument. A l'Assemblée, Edouard Herriot s'oppose quasiment à toutes les grandes mesures de la Libération. Avant tout, il reste un républicain d'un autre âge. Il a cependant retrouvé la présidence du parti radical et celle de l'Assemblée nationale en janvier 1947. Il va conserver ce dernier poste jusqu'en 1954. Le 26 juin 1946, il est élu à l'Académie française et en 1953, il est élu par acclamations président à vie du parti radical. Le 2 janvier 1956, le maire de Lyon est réélu député. Il décède à l'hôpital Saint-Eugénie à Lyon le 26 mars 1957. Le 30 mars 1957, en présence du Président de la République, du chef du gouvernement et des représentants des chambres, des obsèques officielles sont célébrées. Mais les obsèques religieuses de cet anticlérical intransigeant ne manquent pas de soulever des polémiques. Malgré la longévité de sa carrière de radical appuyé sur son fief lyonnais, Edouard Herriot n'a pas joué le rôle qu'on aurait pu attendre de lui lors des rendez-vous décisifs de 1940 et 1944. Edouard Herriot repose dans l'ancien cimetière de Loyasse (Lyon 5e).
note bibliographique Les plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU].

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